Barbousades by Matthew Eden

Barbousades by Matthew Eden

Auteur:Matthew Eden [Eden, Matthew]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1972-10-14T22:00:00+00:00


CHAPITRE XVI

Azov n’eut pas à présenter son passeport canadien, et on ne leur causa aucun ennui. Passant au contrôle de l’immigration à Montréal, Strang se plaça après lui dans la queue, laissant plusieurs personnes entre eux deux afin de garder ses coudées franches en cas de pépin. Mais il vit Azov passer devant l’inspecteur : aucune question, aucun signe de curiosité.

Alors qu’ils allaient récupérer leurs bagages et passaient la douane, ils s’abstinrent toujours de s’adresser la parole. Une fois à l’extérieur, Azov se retourna et attendit Strang.

— Je vous avais bien dit qu’il n’y avait pas de raison de s’en faire, déclara-t-il en souriant.

— Il faut absolument que je me souvienne d’avoir plus de confiance en vous, dit Strang en hochant la tête.

Azov parut déçu ; il avait espéré plus d’enthousiasme, de franche approbation.

Avant de quitter Washington, Strang avait retenu une voiture de location par téléphone, et à présent ils en prenaient possession. Strang se mit au volant.

— Connaissez-vous un bon hôtel ? s’enquit Azov sur le chemin de Montréal.

— Oui.

— Puis-je vous proposer de partager un appartement avec deux chambres à coucher ?

— Pourquoi ?

— À mon avis, ce serait plus commode que des chambres séparées, dit Azov en haussant les épaules. Nous resterions plus facilement en contact.

— D’accord.

Le Russe voulait le serrer de près, pour s’assurer qu’il n’entreprendrait rien de son propre chef. Mais cela jouerait dans les deux sens ; il allait pouvoir surveiller Azov lui aussi. Si Azov n’avait pas proposé cette cohabitation, il l’aurait fait lui-même.

Il s’engagea à vive allure sur cette autoroute. Le soleil faisait briller la large bande de ciment et luire les enseignes des restaurants et des motels. À l’ouest de la ville, il quitta l’autoroute pour une rue bordée d’arbres qu’il suivit sur la longueur de cinq à six kilomètres, dépassant des rangées de magasins. Arrivé dans le centre, il roula dans les quartiers de grands ensembles d’appartements et de bureaux, puis s’arrêta devant l’hôtel.

Ils prirent une suite au quatrième étage : deux chambres à coucher séparées par un salon. Lorsqu’il eut défait sa valise, Strang se rendit dans le salon. Azov y était déjà ; debout près d’une fenêtre, il regardait la rue.

— Êtes-vous prêt à partir ? lui demanda Strang.

— Pour aller où ? fit Azov en se retournant.

— Voir notre homme.

— Ah !

On aurait dit qu’Azov avait oublié pourquoi ils se trouvaient là. Il consulta sa montre.

— Je pensais que nous aurions commencé par déjeuner. Vous avez faim ? Moi, j’ai toujours un appétit d’ogre.

— Je préférerais voir votre gars d’abord.

— Ce n’est peut-être pas possible tout de suite, Strang. Il va falloir que je téléphone pour prendre rendez-vous.

— Bien.

Il comprit qu’Azov allait le faire droguer aussi longtemps qu’il le pourrait, même à présent qu’ils étaient sur place. Le Russe allait mener la lutte jusqu’au bout.

— Appelez-le et dites-lui que c’est urgent.

L’espace de quelques secondes, Azov demeura près de la fenêtre et l’observa sans bouger, histoire de bien montrer qu’il ne se laisserait pas bousculer.

— Oui, je vais l’appeler. Mais pas d’ici. Je vais aller à la recherche d’une cabine publique.

— Je vous accompagne.

— Non, c’est inutile. Il y a une cabine dans le hall. Je reviens dans deux minutes. (Azov se dirigea rapidement vers la porte.



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